mercredi 11 juillet 2012


Le changement ça fait peur… Surtout quand rien ne se passe jamais comme on l’avait imaginé, comme on l’a vu dans les films… On ne rencontre pas forcément l’homme de sa vie en sachant tout de suite que c’est lui, on ne finit pas forcément par bosser dans la voie qu’on s’était choisie, on ne fait pas tout ce qu’on aurait aimé faire, on ne devient pas qui l’on souhaitait devenir… Doit-on pour autant déprimer, incessamment, sur combien on a vieillit, sur où est ce qu’on en est maintenant ? Doit-on se comparer à nos amis facebook qui semblent pour certains plus accomplis que nous ? C’est quoi aujourd’hui avoir 26ans ? Encore des ados, de jeunes adultes, de vrais adultes ? A quoi ça sert de se dire que dans quatre ans on aura 30ans, et dans 14, 40 ? Ils veulent dire quoi ces chiffres ? Qui a décrété qu’il y avait un schéma à suivre, que tout le monde devait en passer par là ?
                Malheureusement, même en restant optimistes, en se disant qu’on a encore plein de temps devant soi, on a aussi l’expérience, une petite dira- t-on, qui nous empêche parfois de profiter de la vie comme avant, de vivre sans voir les conséquences… Faire un tour du super vominator 400 à la fête foraine, aujourd’hui on y pense à deux fois alors qu’il y a cinq ans on serait déjà dedans, tant pis pour la choucroute qu’on a mangé avant ! C’est la même chose avec le boulot, on baisse ses idéaux, on est prêt à plus de compromis, on réalise qu’il y a peu de chance qu’on finisse dans notre superbe villa avec piscine intérieure chauffée et jacuzzi dans le jardin… Avec les relations, on ne s’emballe plus comme avant, on sait ce que c’est de souffrir, on se blinde, on se protège, on regarde les aouts de la personne sur le papier, et on oublie parfois que notre cœur a des choses à dire… A se demander si à notre âge on se souvient qu’on a un cœur… Quand on rentre dans sa vingtaine, beaucoup de gens nous disent que ce sont les meilleures années de notre vie mais je n’en suis vraiment pas persuadée. Dans la vingtaine on construit les bases de sa vie. La dizaine c’était la fête, la découverte de tout, les bonbons, les potes, les bières, les boîtes, les premiers concerts, les premiers amours… Dans la vingtaine on ne voit plus ses études de la même manière, ça devient quelque chose d’extrêmement important, on découvre l’indépendance (totale ou partielle), le frigo vide, la vaisselle qui s’entasse… L’administration… Celle de la fac, de la secu, de la caf, du chômage, des impôts… Le monde du travail… Les petits boulots merdiques qui ne rapportent rien et nous bouffent toute notre énergie, les stages éreintants, les boss impitoyables, les entretiens d’embauche, le peaufinage du CV… Et puis nos relations amoureuses changent, faut penser à l’avenir maintenant… On a des potes qui se marient, qui font des mômes… Nous on hésite… S’engager… Vivre avec quelqu’un H24 alors qu’il y a si peu de temps qu’on a appris à vivre tout seul… On ne vit plus nos relations au jour le jour, maintenant on pèse tout et rien, va-t-on le supporter, l’aimer toute sa vie ? Et lui ? En a-t-il envie ? En ais-je envie ? Faire des projets trois mois à l’avance, ça met la pression…
                Mais malgré tout, la vingtaine, c’est regarder ceux de la dizaine qui croient tout savoir en souriant, parce qu’on sait ce qui les attend, ce sont les supers voyages avec les potes ou en couple qu’on ne pouvait pas s’offrir avant, la liberté de faire vraiment tout ce qui nous plait pour peu qu’on ait le courage de, et aussi garder l’espoir, parce qu’à ce qu’il parait la trentaine ça déchire !


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